Moins d’un employé sur cinq dans le secteur de l’IT en Belgique est une femme
Néanmoins, 3 employées sur 10 sont ouvertes à une reconversion dans l’IT

Bruxelles, le 4 mai 2023 – Le secteur des technologies est un milieu en constante évolution, et continue de rencontrer une demande croissante en raison du fait qu’il répond aux grands défis de notre avenir. Nous l’avons encore vu récemment avec la révolution et la (presque) démocratisation de l’Intelligence Artificielle. Cependant, le secteur de l’IT continue d’être non seulement en pénurie de personnel, mais aussi un monde essentiellement masculin. En effet, moins d’un employé sur cinq travaillant dans le secteur de l’IT est une femme. Plusieurs éléments peuvent expliquer cette non-mixité mais, d’après Robert Half, le plus important est de se focaliser sur les moyens de combler cet écart car, d’après une récente enquête du spécialiste du recrutement, 3 employées sur 10 sont ouvertes à une reconversion dans l’IT, un signe encourageant pour l’avenir.
Depuis quelques années, les femmes sont de plus en plus nombreuses à se frayer un chemin dans le secteur des technologies, même si celui-ci reste un monde essentiellement masculin. Aujourd'hui, nous constatons en effet que les femmes sont sous-représentées dans le domaine de l’IT en Belgique, avec 17,2% de femmes parmi l’ensemble des employés du secteur et de 17,9% en Europe, d’après Eurostat. Ces chiffres sont meilleurs que les années précédentes mais pourraient être plus encourageants. Cependant, d’après Robert Half, 3 femmes sur 10 (28,8%) seraient prêtes à envisager une reconversion dans ce domaine.
Cette situation souligne avant tout la nécessité de mieux comprendre les raisons de cette sous-représentativité de la gent féminine. Selon Robert Half, la faible représentation des femmes est en grande partie due à des stéréotypes de genre persistants. Les femmes sont souvent découragées de poursuivre une carrière dans ce secteur, étant perçues comme moins compétentes ou moins intéressées.
« Ce sentiment de découragement que les femmes éprouvent a lieu dès le choix des études, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle elles sont également fort sous-représentées dans un programme d'études en STEM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques). De nombreux jeunes et leurs parents ont l'habitude de penser que les disciplines et les études STEM, notamment celles liées à l’IT sont davantage destinées aux garçons, en raison de l'accent mis sur les matières techniques » déclare Sylvia Blockx, Director chez Robert Half.
Des initiatives à tous les niveaux de pouvoir
De nombreuses initiatives doivent être prises pour améliorer la mixité, et certaines le sont déjà, mais, selon le spécialiste du recrutement, le changement ne doit pas être imposé uniquement aux femmes, mais doit également être adopté à tous les niveaux (travailleurs, opinion publique, entreprises, politiques, …). Les recommandations de Robert Half afin de promouvoir le recrutement ou l’intérêt des femmes pour ce secteur sont d’ailleurs multiples.
Tout d’abord, cela démarre au sein des écoles où l’enseignement doit promouvoir et encourager davantage les jeunes filles et les femmes en reconversion professionnelle à s’intéresser aux études en STEM. Le rôle de l’école est également essentiel dans la lutte contre les stéréotypes. Les stéréotypes de genre peuvent en effet influencer les choix de carrière des femmes dès le plus jeune âge, en les incitant à penser que les études et les carrières STEM ne sont pas pour elles.
Par la suite, dans les entreprises et leur culture, qui doivent créer un environnement inclusif et diversifié. Ensuite, Robert Half insiste sur l’importance de se focaliser davantage sur l’identification des compétences (hard skills, soft skills, et mad skills), bien que les diplômes et autres qualifications restent essentiels afin d’acquérir les connaissances adéquates. Cela permet de diversifier les candidats et de donner une chance aux femmes ayant les compétences nécessaires pour réussir dans le domaine de l’IT. De plus, selon le spécialiste du recrutement, il est aussi important d'éliminer certains préjugés persistants auxquels les femmes sont confrontées dans le secteur technologique et qui ont un impact négatif sur leur carrière, que de faire réaliser aux femmes tous les aspects positifs liés à ce secteur.
« Il est important de montrer aux femmes que, grâce aux métiers du secteur de l’IT, elles pourront participer à de nombreuses questions et innovations pertinentes. En montrant que les matières liées aux technologies de l’information leur permettent de contribuer à la construction de l'avenir, nous leur donnons l’envie de s'y intéresser et elles auront certainement une valeur ajoutée complémentaire à celle des hommes. Enfin, les modèles féminins, par le biais des écoles, des médias voire de la fiction ont un rôle majeur à jouer afin d’attirer plus d’employées dans l’IT. » ajoute Sylvia Blockx.
Enfin, parmi les recommandations, il est important que les entreprises répondent au besoin grandissant d’équilibre entre vie privée et vie professionnelle en créant une culture du travail flexible, égalitaire pour tous les employés, quel que soit l'usage qu'ils font de la flexibilité offerte. Ainsi, les femmes se sentiront moins contraintes dans leur recherche d'un équilibre optimal et pourront continuer à développer tout leur potentiel professionnel, tout comme leurs collègues masculins qui sont peut-être moins enclins à travailler à domicile.
Robert Half insiste également pour que les entreprises mettent en place des objectifs réalisables plutôt que des quotas stricts pour recruter un nombre minimum de femmes. Le risque est que les femmes ne soient pas pleinement reconnues, voire se sentent sous-estimées, parce qu'elles sont recrutées dans le seul but d’atteindre un certain quota.
« En tant qu'entreprise, il est préférable de toujours rechercher la meilleure adéquation entre un candidat et les compétences requises pour le poste, quel que soit son sexe. La mise en place d’un quota pourrait avoir un effet néfaste et, par exemple, empêcher l’organisation de trouver la perle rare, du point de vue des compétences recherchées, juste en raison de son sexe. » déclare Sylvia Blockx.
Les avantages d’un personnel diversifié
Au niveau global, l’évolution de la représentation des femmes dans le secteur IT semble s’améliorer d’années en années et les entreprises belges remarquent les avantages d’un personnel informatique diversifié dans ce secteur. Ces avantages sont notamment d’ordre économique et social mais le recrutement de plus de femmes dans le secteur IT permettrait également une plus grande créativité dans ce domaine, une meilleure prise de décision ainsi qu’une meilleure attraction et rétention de talents.
« L'image stéréotypée du technicien dans les sous-sols, sans contact avec le monde extérieur, appartient au passé. » déclare Yanissa De Jonghe, IT Manager chez Lantis. « La réalité est celle d'une équipe informatique diversifiée et dynamique qui est en contact très étroit avec ses clients, en interne ou en externe. Une telle équipe informatique est dès lors un endroit idéal pour une femme. Je crois que dans le monde de l’IT, l'énergie féminine est devenue un ingrédient indispensable. La prise en compte des caractéristiques et des modes de pensée uniques des femmes crée une diversité qui a un impact positif avéré sur la dynamique d'équipe, d'une part, et sur les solutions développées, d'autre part. En tant que femme, vous pouvez faire la différence et contribuer à la création d'une technologie inclusive et tournée vers l'avenir. Cela me donne encore plus de satisfaction qu'un emploi dans les technologies de l'information ne m’en offre déjà. »